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Loi sur le climat : la charrue avant les bœufs

Nous sommes appelés à voter le 18 juin 2023 sur la loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l’innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique (LCI, loi sur le climat). Comme le laisse penser son intitulé à rallonges, il s’agit en fait d’un contre-projet indirect devant suffisamment plaire aux auteurs de l’initiative des glaciers, retirée si ledit contre-projet est accepté, mais également au reste de la population. Bref, un savant mélange de mesures dans l’air du temps et politiquement correctes. Un parfait exemple du sacro-saint consensus helvétique rendu possible par la politique des petits pas. Le hic ? L’ampleur des enjeux.

Quotidiennement nous sommes assaillis de discours apocalyptiques, de contre-vérités, de rapports scientifiques caricaturés et non décryptés, d’actions symboliques illégales mais surtout maladroites. Ajoutez-y des décrets, des lois, des initiatives dans tous les sens, saupoudrés de culpabilité et même le citoyen le plus attentif y perdra plus que son latin, ses convictions.

Commençons par une précision : 1,5 degrés d’augmentation à l’horizon 2050 ? Cela ne semble pas si terrible. Sauf à expliquer que les surfaces recouvertes d’océans se réchaufferont beaucoup moins vite, donc pour arriver à cette moyenne, les terres habitées augmenteront, elles, d’environ 5 degrés. Seule une réduction massive et rapide des émissions de CO2 permettra de ne pas (trop) aller au-delà.

Nous connaissons donc le but et le délai. Mais malgré toutes les gesticulations (peut être une nouvelle source d’énergie renouvelable ?) aucune feuille de route sérieuse, globale n’a encore été élaborée. Face au plus grand défi de ce siècle, il va falloir changer nos habitudes politiques, à savoir mettre ensemble au travail toutes les intelligences du pays, qu’elles soient scientifiques, émotionnelles, imaginatives, de bon sens, de communication afin d’obtenir une vision novatrice d’un ensemble de solutions qui répondent à toutes les préoccupations des citoyens et du monde politique. Cette vision serait ensuite retranscrite dans un projet de loi, et non l’inverse.

Voir l’article ici.

Claude Chessex, membre du comité de l’USPI Vaud.

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